De la moitié du XIXème siècle, jusqu’aux années 1920, la Seine et ses berges constituent une attraction majeure, lieu de loisirs permettant la baignade, les régates, les guinguettes, les folies... À Chatou, le souvenir des Impressionnistes, des Fauves et des villégiatures du 19ème siècle reste particulièrement vivant. Enrichies depuis plusieurs années grâce aux actions patrimoniales successives, les berges de Seine nécessitaient la mise en œuvre d’un programme ambitieux de réaménagement à l’échelle communale. Le projet de réhabilitation et de sécurisation des liaisons douces qui s’engage, s’inscrit dans un contexte de développement d’une offre touristique renouvelée, permettant un renforcement de la qualité d’accueil du parcours visiteurs, une amélioration de la desserte en mode doux vers les berges et la mise en place d’opérations de découverte d’une faune et d’une flore particulièrement riches. Dans ce contexte, Chatou a une carte à jouer au cœur d’un méandre de fleuve particulièrement apprécié et convoité à quelques encablures de la capitale.
L’objectif de ce projet destiné en première intention aux promeneurs – piétons et cyclistes – est de se réapproprier les berges et de (re)découvrir de nouveaux espaces. Les aménagements projetés permettront de mieux apprécier la diversité des paysages et de profiter de vues imprenables sur le fleuve. Pour rendre les berges plus accessibles, le programme prévoit le réaménagement des chemins existants en crête de berges, la création de nouveaux parcours sécurisés et la mise en place de mobiliers adaptés au repos et à la flânerie. Ce projet s’inscrit dans le continuum déjà existant dans la boucle de la Seine entre Carrières-sur-Seine, Le Port Marly, Bougival et demain Louveciennes, Le Pecq, Maisons-Laffite… Il propose d’offrir une succession d’ambiances et d’usages (pontons, parcours sportifs, aires de détente, circuits pédagogiques...)
Se réapproprier les berges suppose d’intervenir avec précaution afin de préserver les milieux naturels et la faune locale. Une attention particulière a été portée à la mise en valeur écologique de certains espaces pour renforcer le développement d’une démarche pédagogique auprès du grand public. Le projet – mené en partenariat avec VNF – sur la base d’un inventaire précis des faunes et flores en présence, sera aussi l’occasion d’améliorer les qualités paysagères. La préservation des niches écologiques a été le fil rouge de la définition du programme afin de valoriser les milieux naturels catoviens sur ce parcours, en mettant la nature et le fleuve à la porté de tous.
Deux paramètres majeurs ont conduit la réflexion en vue de la réhabilitation des berges : la mise en sécurité et l’entretien facile et peu fréquent.
Partie 1 entre la voie ferrée jusqu’au square Alexandre Dumas : rénovation, nettoyage et mise en sécurité du cheminement existant, mise en œuvre d’un petit belvédère face à la villa « L’Eau Vive », restructuration du belvédère existant face au square Réalier Dumas, rénovation des escaliers.
Partie 2 entre le square Alexandre Dumas et la rue du Port : rénovation, nettoyage et mise en sécurité du cheminement existant, valorisation de la « plage », reprise des escaliers, rénovation et mise en œuvre d’un accès technique et mise en sécurité de la place par rapport au chenal de circulation des bateaux et péniches.
Sur le quai de l’Amiral Mouchez, au croisement de la rue du Port existe une plage urbaine. Elle est accessible par un vieil escalier ne répondant plus aux normes.
La végétation a totalement phagocytée le lieu, les arbres et arbustes ne laissent que peu de zones où le sable est encore visible. Le projet prévoit de remettre en état cet espace, de la valoriser en lui rendant sa fonction première de lieu de loisir et de belvédère sur le fleuve et de la rendre visible depuis l’espace circulé, d’en faire un espace accueillant et sécurisé, un espace de vie à la ville.
Les arbustes envahissants et les plantes rampantes seront coupés pour laisser la place à un paysage de sable et de troncs, un espace ouvert, ensoleillé, sécuritaire qui dialogue avec la rive d’en face et le fleuve. Quelques mobiliers en bois seront mis en place avec des bancs en bois brut et des assises solitaires.
Des zones de sable seront rétablies. Des surfaces en copeaux de bois viendront compléter les surfaces ensablées. Elles seront les produits des élagages et résidus de coupes végétales de la ville et du projet. En effet, afin de réutiliser au mieux les matériaux en place, les résidus verts seront broyés sur place et conservés in situ.
Ce projet devrait permettre également de diminuer les surfaces imperméabilisées, de créer de nouvelles surfaces d’espaces verts, ainsi que des haies de manière à accroître encore la résilience de la commune au changement climatique et de favoriser le développement de la biodiversité sur les berges de Seine.
En ce qui concerne les espaces verts, la palette végétale prévue dans le cadre du projet privilégie les essences locales indigènes d’Île-de-France.
160 arbres
1800 arbustes
2400m2 d’herbacées
Travaux phase 1 Quai Mouchez : été 2024 – hiver 2024
Travaux phase 2 Ile des Impressionnistes, parc : automne – hiver 2025
Travaux d’aménagement phase 1 : 800 000 € HT (sur un projet global de 3,6 M HT)
Région : 42%
Communauté d’Agglomération : 42%
Ville de Chatou / Sivom des Coteaux de Seine : 16%