(Groupe majorité)
De nouveaux modes de vie, équilibres et enjeux obligent les villes à regarder leur avenir en face. La question de la transition, qu’elle soit écologique, numérique, sociale ou économique est au centre des nouvelles façons de penser et de construire la ville de demain. Chatou n’échappe pas à ces impératifs.
L’investissement dans une économie urbaine décarbonée, la question de la proximité, le lien entre santé et logement, l’engagement civique et solidaire, la mobilité pour favoriser l’accessibilité de tous… sont autant de sujets au cœur de nos
préoccupations.
Une partie des réponses à ces interrogations se trouvent dans le développement de services intelligents. Que ce soit en termes de déplacement, d’énergie ou encore d’informations aux citoyens, l’exploitation de la data participe à réinventer la vie urbaine : elle offre une connaissance affinée de nos comportements et usages et permet d’envisager les modèles du futur.
S’adapter au changement implique de nouveaux concepts
Une smart city est une ville que l’on va tenter de rendre plus économe, plus sûre et plus écologique par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information - par exemple les réseaux sociaux, les mobiles ou les objets connectés - pour améliorer notre gestion et notre gouvernance. Mais la ville est un organisme vivant qui se construit au fil du temps et possède sa propre histoire. Il n’y a donc pas une smart city mais des smart cities. C’est avec l’objectif de respecter cette histoire qu’à Chatou nous souhaitons - avec vous - trouver celle qui nous correspond le mieux.
De nouveaux usages urbains
La transition s’est aussi et peut-être surtout exercer son droit à des expérimentations qui peuvent contribuer à renouveler nos capacités à imaginer de nouveaux usages. Aujourd’hui, on développe des espaces et des services pour le coworking, le coliving, la colocation, la coproduction, le covoiturage… comme pour la co(n)sommation qui reste un des leviers majeurs de la vitalité des quartiers. Les Catoviens sont au centre de notre projet. C’est pourquoi ils sont consultés et invités à participer aux processus de participation qui nous semblent la meilleure voie pour imaginer notre environnement de demain. C’est le rôle des différents comités participatifs mis en place autour des projets d’urbanisme comme Cœur d’Europe, des dispositifs intergénérationnels, des mobilités, de la transition écologique, du handicap, de la protection du patrimoine, de la sécurité…
Concevoir un projet urbain c’est aussi en évaluer l’impact
Si aujourd’hui, le primat est mis sur l’impact du projet en termes d’environnement, d’organisation ou encore d’aménagement, nous avons à Chatou la volonté de répondre aux besoins des Catoviens, qui veulent des actions au-delà du projet.
C’est pourquoi nous agissons au quotidien aussi bien que pour l’avenir. La ville de demain est - plus que jamais - celle qui permettra de fabriquer le lien social et de créer des valeurs. Intégrer ces temps d’actions fait pleinement partie de la mise en œuvre du projet qui a été défini par #Chatou une Ville d’avance.
Dans sa dernière lettre aux catoviens, le Maire se targue de transformer Chatou et de préparer la ville pour le futur. Mais de quel futur s’agit-il? Est-ce le futur qui permettra de répondre aux enjeux du climat ? Nous pouvons en douter.
Il suffit de gratter la surface du clinquant des annonces pour s’en rendre compte et la politique de gestion des déchets en est un exemple significatif.
Développer le chauffage urbain est bien sûr une bonne idée et l’utilisation de la chaleur de l'incinération des déchets, dit ultimes, est évidemment efficace. Mais les déchets que notre Maire considère comme ultimes le sont-ils vraiment ? Non!
Plus de 20 % dès 120 000 tonnes de déchets incinérés sont d’origine organique. Il sont incinérés alors qu’ils contiennent énormément d’eau et pourraient servir de compost mais les composteurs individuels ne peuvent les traiter pour des raisons d’hygiène. Par ailleurs, l'efficacité de ces derniers peut-être sujette à caution car des composteurs mal entretenus sont parfois plus nocifs pour l’environnement du fait des rejets de méthane suite à la décomposition par manque d'oxygène.
Par ailleurs, de nombreux déchets pourtant considérés comme ultimes contiennent des matériaux recyclables (carton , papier, plastique) du fait de l’inefficacité du tri. L’ADEME (Agence de l’État dédiée à la transition écologique) estime que la politique de tri n’est pas suffisamment encouragée ni promue alors que les gains de tri peuvent atteindre 40 % du tonnage.
Toute cette inefficacité est le résultat d’une politique de la mesurette environnementale et d’une vision de gestion des problèmes à la dernière minute sans stratégie prospective.
L’extension du réseau de chaleur urbain est également significative : il n’est pas le fruit d’un engagement environnemental mais motivé par l'augmentation des taxes de l’incinération des déchets pour les incinérateurs inefficaces, ce qui est le cas de l’incinérateur du Sitru et justifie en partie l’augmentation de 15 % de la part des ordures ménagères de la taxe foncière; cela aurait pu être évité.
Quelle est la suite? Les mêmes méthodes donneront le même résultat. Sur la lancée, il est probable que le plan climat de la boucle, la gestion des déchets organiques pour lesquels une solution (pas forcément efficace) doit légalement être proposée aux catoviens avant 2025 débouchent sur des projets qui ne répondront pas aux enjeux auxquels Chatou va devoir faire face. À force de repousser les échéances et l’adoption de mesures à la hauteur des enjeux, le réveil n'en sera que plus douloureux.
José Tomas, Béatrice Bellini, Pierre Guillet et Yves Engler