(Groupe majorité)
L’éclairage public semble faire l’objet d’une attention particulière par l’ensemble des collectivités publiques, en ces temps de recherche d’économies. L’occasion de faire un point sur quelques idées fausses.
L’éclairage public représente l’ensemble des moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des déplacements, des personnes et des biens. Piétons, cyclistes et conducteurs sont donc directement concernés.
Un éclairage public mal entretenu et/ou ancien pèse lourd dans les budgets. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de rénovations ou de réhabilitations urbaines – type « Cœur d’Europe » – il est indispensable de cibler également les réseaux d’éclairage comme vecteur de transition écologique. À Chatou, nous avons déjà constaté en modifiant – par étapes – l’ensemble des luminaires par une technologie LEDS plus efficace, d’une durée plus longue et d’un faible coût d’entretien, combien les économies peuvent être substantielles (deux à quatre fois moins de consommation électrique).
Adapter l’orientation, la fréquence, la durée et l’intensité de l’éclairage est fondamental pour réduire efficacement les nuisances lumineuses tout en assurant la sécurité des populations. Aujourd'hui, il n’est pas possible de faire l’économie d’une harmonie entre besoins humains, recherche d’économies et respect de la biodiversité. Le développement d’études récentes pointe du doigt les pollutions lumineuses comme source de modification du métabolisme humain et de perturbations de la faune et de la flore dont le rythme biologique – en partie nocturne – peut être affecté par l’éclairage à la nuit tombée.
Les progrès technologiques permettent la mise en place de capteurs, d’horloges astronomiques, de détecteurs de présence avec temporisation, de système de gradation qui offrent la possibilité d’adapter au plus juste le niveau d’éclairage suivant le besoin des usagers. Ces dispositifs sont des éléments clés pour une optimisation des fonctionnalités de la lumière, des ressources et des budgets. Au-delà de la simple fonction d’éclairage, un système dit « intelligent » et connecté, plus adapté à son environnement, peut ainsi apporter une réelle valeur ajoutée en collectant des données telles que la mesure du trafic, du stationnement, la pollution sonore, des données météorologiques, la mesure des particules fines, etc.
Les études et les expériences nombreuses conduites ces dernières années sur cette question sensible montrent, sans conteste, qu’intensité lumineuse et sécurité ne sont pas liées. C’est la raison pour laquelle éteindre les lampadaires au cœur de la nuit et supprimer les éclairages décoratifs ou d’intérieur sur certaines plages horaires sont des mesures qui doivent être mises en œuvre afin de contribuer à l’effort collectif.
La municipalité a décidé d'accueillir pendant la période hivernale un restaurant éphémère sur le mail des impressionnistes qui revêt des caractéristiques anachroniques.
Un restaurant type « montagne » avec télécabines en guise de tables, une piste de ski nordique, de luge et une patinoire s'installeront à Chatou entre les bras de la Seine. Alors que toute l'Europe vit une crise énérgétique de première ampleur, que les entreprises sont poussées à présenter des plans de sobriété, et donc à économiser de l'énergie, Chatou prend, pour ses loisirs, la direction inverse. L'effort est aussi demandé pour les ménages, puisqu'en septembre dernier le Président de la République a lui-même incité les Français à éteindre les lumières et baisser le chauffage en soulignant la fin d’un monde de l’abondance.
Ces installations seront consommatrices d’énergie avec notamment l’utilisation des groupes électrogènes polluants. Les revêtements seront en plastique et seront sources de pollutions résiduelles dans un cadre environnemental naturel d'exception. La recherche d'animations pour la ville ne peut exclure aujourd’hui, la recherche de sobriété et la minimisation des impacts écologiques. Ces activités hivernales nous paraissent inappropriées, et c'est une autre vision de programme d’actions de développement durable que notre groupe défend. Nous avons déjà à de nombreuses reprises soulevé des interrogations et fait des propositions d'inclure dès l’amont, des critères de développement durable dans les cahiers des charges des projets mais les démarches restent encore trop timides.
En outre ce projet, porte ombrage aux restaurateurs au plan économique, puisqu'il vient en concurrence avec les restaurants catoviens de l’Ile et en ville.
Notre groupe a alerté la municipalité pour prendre la direction de projets éco-responsables et qui répondent aux besoins des habitants. Alors que celle-ci évoque à qui mieux mieux que la ville sera de plus en plus décarbonée, la station de ski à Chatou en est un contre-exemple criant.
Chatou Écologiste et Citoyenne reste mobilisé pour soutenir une politique globale communale afin de gagner la bataille du climat et du cadre de vie.
José Tomas, Béatrice Bellini, Pierre Guillet et Yves Engler