UN CATOVIEN À L’AFFICHE !
Ce sont ses petits rôles − dans la série française Sam, diffusée sur TF1 ou la série Mortel sur Netflix − qui lui ont permis d’être repéré pour le casting de la saga mythique d’Indiana Jones avec Harrison Ford dans le rôle-titre.
Tout s'enchaîne pour lui avec un appel de son agent un soir de 2021. Il a 14 ans! Un casting à Paris, un second à Londres avec le réalisateur James Mangold et c’était parti pour huit mois de tournage entre la Sicile et le Royaume-Uni, «de grandes vacances, en famille, organisées au gré des tournages et du suivi de cours par correspondance.»
Pour le 5e volet d’Indiana Jones, il incarne Teddy, un jeune de la rue à Tanger. Il va se retrouver embarqué avec Indy et Helena (le personnage incarné par Phoebe Waller-Bride) dans une aventure inédite pour retrouver le Cadran de la Destinée. Teddy, un gamin rigolo qui essaie de faire l'adulte !
Un personnage pas si loin de ce qu’il est dans la vie finalement. Le jeune acteur aux origines mauriciennes, brésiliennes et françaises a ce supplément d’âme d’enfant qui lui donne naturel et simplicité. «L’enfance, c’est une des choses qui me touche le plus. D’ailleurs, je me suis fait cette promesse petit de conserver ce rapport particulier à l’imaginaire enfantin.».
En tout état de cause, l’imagination d’Ethann ne lui joue pas de tours, lorsqu’il assiste à Cannes en mai dernier − en même temps que l’équipe du film au grand complet − à une projection hors compétition. Forcément un moment d’émotion lorsqu’il monte les marches recouvertes du fameux tapis rouge. Le comédien a de l’avenir et des envies. Avec cette passion du cinéma qu’il a chevillée au corps depuis l’âge de quatre ans, tout lui est permis. Pourtant, il sait déjà que le spectacle, ce n’est pas le vrai monde, que les arrière pensées existent parfois et qu’il faut revenir à la réalité après avoir été sous les projecteurs… Durer dans ce métier n’est pas facile. Il faut travailler, avoir de la chance, faire les bons choix, forcer le destin parfois, tout en étant patient, mais pardessus tout «il faut vraiment croire en ses rêves, croire que ce n’est pas inaccessible. Si on a envie de jouer, de faire des castings, il faut s’en donner les moyens. Avec de la motivation tout devient possible.», dit-il avec force maturité.
Pendant huit mois qu’a duré l’aventure Indiana Jones, il a navigué dans un monde d’adultes, lui-même considéré plus comme un collègue que comme un enfant. Et puis en retournant au lycée… «Je n’étais plus considéré comme un collègue mais comme un élève. Cela m’a fait grandir.» dit-il, avant de terminer par une petite anecdote. «Il y a quelques mois, j’ai une prof qui m’a dit : "tu pourras continuer de bavarder et de dessiner en cours lorsque tu monteras les marches de Cannes". Au retour, je suis allé la voir en lui disant : "Madame, est-ce que ça tient toujours ?"… Elle m'a répondu " non! ".» Espiègle et attachant, il part dans un grand éclat de rire.
Christophe Ragué