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Rencontre avec Félix Toqué

« L’AMOUR GAGNE TOUJOURS… »

Publié le 1 juillet 2022

 Evelynedesaux
Au gré de vos promenades dans Chatou (avenue Victor Hugo, rue Paul Painlevé…), vous avez pu tomber nez à nez avec des graffs aux couleurs acidulées, qui pourraient paraître décalés. « Chatou, c’qu’il faut pour être heureux ! » « Choyons Chatou » « Ça finit toujours par s’arranger », « La vie est belle et vous êtes comme elle », « Confiance »… c’est avec ces mots joyeux et positifs que Félix Toqué (souvent accompagné de son frère Marin) aime à exprimer son talent.

Ses passions : l’amour des mots, la peinture, faire sourire les gens, donner de la joie aux rues, délivrer des messages qui égayent, faire du bien tout simplement en se réappropriant l’espace urbain et l’embellir.

Devenu artiste presque par hasard, comme guidé par une force qui lui est supérieure, face à un événement traumatique qu’il a vécu lorsqu’il était éducateur à Marseille, il prend des pinceaux, des couleurs et crée avec les gars du quartier une fresque en mémoire aux personnes disparues, avec ce premier mot en lettres géantes : « confiance ». L’effet est immédiat, apaisant, canalisateur de la violence latente et porteur d’une joie certaine  dans les regards. Félix y voit là un signe,
une voie qu’il doit suivre.

Son père graphiste, sa mère artiste peintre ne le détournent pas de la voie qui s’ouvre à lui… Marin, son jeune frère, finit par le rejoindre pour colorer les murs et conjuguer leurs talents. « Il y a eu une commande, puis deux, puis c’était parti… » Municipalités, associations, hôpitaux, écoles, restaurants, particuliers ou grandes maisons de l’industrie du luxe font aujourd’hui appel à eux pour  jouer avec leurs mots. © Frères Toqué

Une devise : peindre avec du sens

Félix Toqué ne brigue pas la gloire. Il souhaite donner du sens à son travail et privilégie l’échange avec les passants qui le croisent lorsqu’il peint. Ils sont d’ailleurs souvent invités à tenir les pinceaux, comme pour participer, eux aussi, à ce petit miracle de l’apparition des mots. Quel que soit l’âge, les retours sont immédiats et toujours sympathiques, ou tout au moins intrigués et curieux. Ses objectifs sont alors atteints : récolter des sourires, créer un lien, faire parler, inscrire les mots dans l’esprit de ceux qui les lisent, comme autant de mantras chaleureux et réconfortants. 

Il y a un petit côté mystique dans l’art de Félix Toqué, une sorte de mission qu’il ne saurait définir lui-même.

Il aime animer des chantiers d’insertion, des ateliers avec des jeunes de quartier, en difficulté. Il travaille pour le bien commun, pour encourager les autres, pour transmettre un message. Il souhaiterait que la beauté entre dans tous les foyers et s’inscrive comme une évidence pour tous. 

« Je peins, c’est tout. »

D’un design très classique aux influences d’Amérique du Sud, sa peinture se révèle douce et poétique, à la portée de tous. Hétéroclite, mais toujours en harmonie avec l’environnement dans lequel il se place, son travail interpelle. Mais loin
du courant Street Art revendicatif, Felix souhaite délivrer du positif « promouvoir le bien et un message d’amour et d’humour. » Avec un grand sourire, il va vous dire qu'il « est peintre en bâtiment en fait ! » C’est cela la patte Toqué, l’humour constamment au bord des lèvres et du pinceau, ne pas se prendre au sérieux, utiliser les typos comme vecteur, et les apposer sur des planches jetées dans la rue, des murs fatigués ou des soieries d’exception.

Felix n’est pas un peintre d’atelier, pour travailler, il aime les environnements qui vivent. Sinon il se réfugie au cœur de la nature et des arbres qui le ressourcent et le font grandir. Il découvre le monde, profite des moments de qualité qui lui sont offerts et fait partager son espérance du beau.

Christophe Ragué