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Joséphine Baker

Lorsque les vingt-et-un coups de canon furent tirés dans la Cour des Invalides en hommage au lieutenant des Forces Françaises Libres Joséphine Baker, disparue le 12 avril 1975, le courage d’une femme qui s’était mise au service de tous résonna dans la France entière. Né à Saint-Louis dans le Missouri le 3 juin 1906, Joséphine avait emporté d’Amérique sa sensualité, son talent et son sourire.

Publié le 29 novembre 2021

Joséphine Baker - Affiche
Echappée d’un pays qui lui réservait une scène et une table avec apartheid en addition, elle s’installa en France en 1925 où elle assura son premier triomphe avec la Revue Nègre au Théâtre des Champs-Elysées.

Les Folies Bergères, le Casino de Paris, plusieurs films permirent d'asseoir son talent pendant l’entre-deux-guerres.

Vedette de music-hall et du cinéma, elle se lança dans la chanson et enregistra pour la firme Columbia de 1931 à 1963 une quarantaine de titres dont le plus célèbre, « J’ai deux amours », « mon pays et Paris », était joué en introduction de chacun de ses spectacles.

Accompagnant sa carrière musicale, Columbia était l’un des labels de disques fabriqué dans les usines de Chatou boulevard de la République et rue Emile Pathé au sein du consortium

franco-britannique des Industries Musicales et Electriques Pathé-Marconi, rassemblement des grandes marques Pathé, La Voix de Son Maître, Columbia dont Emile Pathé devint le premier président après quarante années d’industrie phonographique catovienne.

Joséphine fut la vedette phare de Columbia jusqu’à l’arrivée de la Deuxième Guerre Mondiale et l’on peut ajouter que la TSF également fabriquée dans les usines catoviennes, fut l’heureuse messagère de sa voix.

Dans la revue « Paris qui chante » de 1939, on pouvait lire : « au cours de sa tournée en Amérique du Sud, Joséphine Baker s’est vu décerner une médaille d’or par la municipalité de Buenos-Aires. Ce qui met à neuf le nombre de ses décorations étrangères ! ».

En 1937, la jeune femme du Missouri désormais introduite chez tous les chefs d’Etat, obtînt enfin la naturalisation française. La suite est connue, elle fut l’une des rares artistes engagée dans la Résistance et, dans une société qui tendait à oublier les faits d’armes de notre liberté, défilait encore le 30 mai 1968 non loin d’un autre français d’adoption, l’écrivain Romain Gary, pour proclamer sa fidélité au Général de Gaulle et à la France.

En marge de ses exploits et dans un attachement qui fait table rase de toutes nos difficultés , Chatou peut sans rougir se compter comme l’une des villes qui avait épousé le talent de Joséphine Baker.

Loin sans doute derrière l’engagement de cette femme hors du commun, elle qui donna tant pour son amour de la France et que nous accueillons au Panthéon avec reconnaissance aujourd’hui.

Pierre Arrivetz

Adjoint au Maire chargé du Patrimoine, de la mémoire combattante et de l’Histoire